Un sujet complexe et délicat, mais ô combien essentiel
Cis, trans, non-binaire, queer, cispassing... il peut parfois être difficile de démêler la multitude de termes qui émergent entourant le thème de l'inclusion. Il s’agit souvent de réalités qui existent depuis bien longtemps, mais pour lesquelles aucun terme n’avait été inventé. Comme l’a si bien énoncé le poète turc Ilhan Berk : « Ce qui n’est pas nommé n’existe pas ». Les mots sont de précieux outils de compréhension mutuelle, vecteurs de respect et d’ouverture.
Pour plusieurs, il est facile et naturel de s’identifier au genre qui leur a été attribué à la naissance (en fonction de leur sexe). Pour d’autres, la case que le médecin a cochée dès leurs premières minutes de vie sur Terre va à contre-sens de comment ils ou elles (iels) se sentent deep down.
Pour rendre nos quotidiens plus inclusifs, le premier pas est de se familiariser avec les mots clés liés à l’identité de genre, qui est bien plus colorée et nuancée qu’un crochet noir sur une case blanche. On a pour notre dire que le spectre de l’identité de genre est aussi diversifié que les humains qui s’y trouvent.
Petit lexique de l'inclusion
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Sexe
Le sexe correspond principalement à la nature biologique des organes génitaux d’une personne. Il est souvent décrit en terme binaire (femme ou homme), mais peut également varier entre les deux (personnes intersexuées).
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Genre
Le genre renvoie à un continuum d’auto-identification au féminin ou au masculin, ou à toutes nuances entre ces deux pôles ou à l’extérieur. L’identité de genre est donc le genre auquel une personne s’associe, sans égard au sexe assigné à la naissance. En bref, alors que le sexe est biologique, le genre est plutôt de nature sociale.
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Cis
Une personne cis est une personne dont le genre correspond au sexe assigné à la naissance. Par exemple, une femme cis est une personne présentant des organes génitaix dits féminins et qui s’identifie comme une femme. Attention! Une personne peut « avoir l’air » cis mais être trans; c’est ce qu’on appelle le cispassing. Petit tip: assumer l’identité de genre d’une autre personne, c’est toujours un non.
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Trans
Une personne trans est une personne dont le genre ne correspond pas au sexe assigné à la naissance. Être une personne trans n’implique pas nécessairement le choix d’entreprendre une transition médicale, et n’est aucunement lié à l'apparence physique.
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Non-binaire
Une personne non-binaire est une personne dont le genre se situe hors de la binarité homme-femme, c’est-à-dire qui s’identifie à la fois comme homme et femme, ou encore à ni l’un ni l’autre.
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Queer
Le terme queer était autrefois considéré comme péjoratif puisque signifiant « bizarre » ou « anormal », et a été réapproprié par certains membres de la communauté LGBTQ+ dans une forme d’empowerment. Les personnes queer emploient ce terme parapluie pour affirmer leur orientation sexuelle ou leur identité de genre dans le but de sortir des boîtes rigides des modèles dominants.
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Dysphorie de genre
Évoque l’inconfort, la détresse et les difficultés de fonctionnement survenant lorsque le genre auquel une personne s’identifie ne correspond pas au sexe assigné à la naissance. Imaginez que la société vous attribue des manières d’être et d’agir selon votre sexe biologique, mais que votre tête et votre coeur vous disent le contraire… c’est ça, la dysphorie de genre.
Pourquoi est-ce important d’afficher ses pronoms même si on est cis?
Vous avez certainement vu une vague de gens inclure leurs pronoms dans leur bio Instagram dans les dernières semaines! Puisqu’il s’agit d’une tendance de plus en plus répandue (et avec raison!), on trouvait cela pertinent de faire une petite parenthèse sur cette mode inclusive dont on ne se passerait plus.
Même si tu es une personne cis et que les gens assument généralement tes pronoms correctement (en d’autres termes, ne te fais pas mégenrer), pourquoi est-ce important de les afficher dans ta bio ou tout autre endroit où ton nom apparaît (zoom, email, etc.)?
Parce que c’est un bel acte de solidarité envers la communauté LGBTQ+, tout simplement!
C’est une habitude toute simple qui permet de normaliser la liberté de choisir son identité. Ça permet aussi de normaliser le fait de ne pas prendre pour acquis les pronoms et l’identité de genre des gens. Voilà!
Elle, il, iel, they, mielle… L’essentiel est de trouver le pronom qui nous fait nous sentir bien et confortable. D’autre part, comme @leksendrine le dit si bien, malgré la pertinence de cette habitude, on ne doit pas shame les personnes qui n’affichent pas leur pronom, parce qu’on ne sait pas ce qu’elles traversent présentement. Peut-être qu’elles essaient de faire leur coming out mais ne se sentent pas prêtes, et le fait de partager leur pronom leur ajouterait une couche de dysphorie. Bref, soyons indulgent.e.s et soutenons-nous en tant que communauté humaine!
Si vous vous demandez: Mais quel est le lien avec Mme L’Ovary ? On vous répond deux choses:
- Mme L’Ovary a comme mission sociale de créer une communauté engagée où chaque personne se sent accueillie et à sa place
- Un autre article sortira sous peu, illustrant le lien entre l’identité de genre et le cycle menstruel. Petit indice: non, ce ne sont pas uniquement les femmes qui ont des menstruations. Restez à l’affût!