Quand on accouche d’un enfant, on accouche aussi d’une nouvelle version de soi.
La maternité peut être une expérience profondément transformatrice et belle. Mais ça peut aussi être une aventure éprouvante et anxiogène, surtout lorsqu’on se fait inonder d’informations sur Internet et de conseils non réclamés à coups de “tu devrais…”.
Comment bien s’y préparer? Comment vivre la grossesse, la naissance et le postnatal avec confiance et dans l’écoute de notre intuition?
Mme L’Ovary a reçu Dominique Charbonneau – professeure de yoga, maman de 4 jeunes enfants et doula holistique – ainsi que Enira, passionnée de la maternité depuis toujours. Elles nous ont partagé un témoignage intime du cœur, pour inspirer toutes les mamans et futures mamans à vivre la maternité dans plus de douceur.
💡 Cet article est un récapitulatif des Tables Rouges organisées par Mme L'Ovary. La parole est entièrement laissée aux expert·es invité·es, ainsi qu’à la communauté présente. Ces propos sont le reflet d'opinions et en aucun cas, ne doivent être considérés comme des recommandations médicales.
*Ce texte est féminisé pour en alléger la lecture.
La grossesse : comment bien se préparer à l’accouchement ?
Se tourner vers l’intérieur
Souvent, sans même s’en rendre compte, on vit à l’extérieur de soi. On a tendance à exister pour plaire, pour être vue, aimée, entendue.
Résultat ? On est perdue par moment à savoir ce qui est réellement bon ou moins bon pour nous.
Se préparer à enfanter, c'est réapprendre à habiter son corps, à ralentir et à se connaître. C’est reconnecter à notre intuition et apprendre à l’écouter. Je vous jure qu’il en sait long, ce fameux p’tit doigt!
Habiter son corps demande une pratique d’introspection. Ça demande de respirer dans son corps, de méditer, de faire du yoga, d’aller marcher dehors, d’écrire… Bref, de cultiver une connexion profonde avec soi.
Oui, certaines astuces se trouvent à l’extérieur ; il y a une panoplie de beaux livres sur le marché, des cercles de femmes, etc. C’est parfait de s’éduquer et de s’informer.
Par contre, il ne faut pas oublier que les réponses se retrouvent en grande majorité à l’intérieur de nous. On détient déjà les clés. Si on fait de l’espace pour les accueillir, il sera plus facile de faire des choix alignés.
N.B. Chaque grossesse est différente. On n’est pas nécessairement la même personne, on vit dans un contexte différent, le bébé dans notre ventre n’est pas le même. Il est donc essentiel de faire ce travail d’introspection à chacune des grossesses (et de manière générale dans notre vie!).
Prioriser son bien-être
Pour prioriser son bien-être durant la grossesse, la clé est de ralentir. On est en train de faire grandir un humain dans notre ventre, ce n’est pas rien! Ce processus de création est très exigeant énergétiquement, alors il faut être douce envers soi. C’est non seulement important, mais surtout nécessaire (autant pour notre bien-être que celui du bébé).
Je t’entends déjà me dire : comment on fait ça dans une société qui nous valorise sur le nombre de choses qu’on accomplit, et qui exige que l’on soit parfaite dans toutes les sphères de notre vie ? La première étape est d’arrêter de se sentir coupable de se reposer : le repos est l’une des plus belles formes d’amour qu’on peut s’offrir ❤️
Voici quelques outils supplémentaires pour t’apporter du soutien :
- Une doula ou thérapeute
- Hypnose
- Yoga prénatal
- Méditation
- Alimentation consciente
Encore une fois, on cherche trop souvent à l’extérieur. La base est de reconnecter à soi. À travers les différentes transformations qui accompagnent la grossesse, les hormones qui nous visitent, les vagues d’insomnie, et tout ce qui peut être confrontant… Il s’agit de rentrer dans ces moments de contraction et d’intensité, et d’apprendre à se connaître dans ces défis qui peuvent nous traverser. Dans la confiance que notre corps sait ce qui est bien pour lui.
Bâtir un village
Pour élever un enfant, il faut bâtir un village autour de soi.
On n’est pas seule, et on n’a pas à prouver à qui que ce soit qu’on est capable de tout faire seule. La grossesse est le moment idéal pour trouver des gens de confiance pour t’entourer, qui pourront te soutenir dès maintenant et après l’accouchement, dans ta vie de nouvelle maman.
- Délègue certaines tâches : demande à ta/ton conjoint·e, tes ami·es, ta famille d’en faire un peu plus.
- Participe à des cercles de femmes pour forger un réseau de sororité.
- N’aie pas peur de communiquer tes besoins à ton entourage.
Matière à réflexion : Dans notre société occidentale, on a la tradition d’organiser des baby showers, qui sont souvent très orientés vers les besoins du bébé, les cadeaux et la consommation. Mais on oublie souvent le grand passage que vit la femme. Comment on peut honorer ce passage de manière significative? Ça peut prendre la forme d’une fête pour célébrer la mère en devenir, dans l’intention de la faire sentir vue et soutenue.
L’accouchement : habiter notre puissance
Déconstruire nos peurs pour apprendre à faire confiance
On entend souvent des histoires d’accouchement très traumatisantes. On baigne dans ces récits depuis qu’on est jeunes, que ce soit notre mère qui nous dit “toi, tu m’as déchirée quand tu es née”, notre grand-mère qui nous raconte comment c’était la pire douleur de sa vie ou notre amie qui nous explique la froideur du protocole médical. Inutile de se demander pourquoi on appréhende cet événement avec une certaine peur…
Évidemment, on n’enlève rien aux vécus traumatisants. Ça existe et c’est valide. Mais il faut réapprendre à faire confiance à la puissance de nos corps. Et prendre conscience qu’il existe 1001 scénarios possibles qui reflètent les besoins et les envies de chaque maman.
C’est une grande déconstruction que d’apprendre à faire confiance. Le processus commence par se poser les bonnes questions : Quelles sont mes peurs et résistances? D’où proviennent-elles? Où se trouve la confiance à l’intérieur de moi?
Petit secret (pas tant secret, on aimerait bien le crier sur les toits!) : beaucoup d’accouchements se passent très bien! Mais on est gênées d’en parler. On est comme pas supposées d’aimer ça, accoucher! Pourtant, ça peut être magnifique. Tu vas chercher la plus grande puissance de toi comme femme à travers cette expérience.
Un grand travail mental est nécessaire pour éloigner les résistances. Voici quelques phrases à se répéter pour créer de nouveaux chemins neuronaux :
- Je suis capable, la force m’habite.
- J’ai cette sagesse à l’intérieur de mon corps, elle est inscrite dans mon ADN.
- Les personnes incarnées dans un corps féminin sont faites pour donner naissance. Je suis capable moi aussi.
- C’est moi qui accouche, ce n’est pas le/la médecin qui m’accouche.
- Les histoires des autres ne m’appartiennent pas.
Comprendre nos corps et nos cycles
Est-ce qu’on sait vraiment ce qui se passe physiquement et énergétiquement dans notre corps lorsqu’on donne naissance? Malheureusement, beaucoup ne savent pas.
C’est entre autres ce qui fait qu’on est déconnectées de notre puissance. Il est essentiel de comprendre nos cycles, nos menstruations, le fonctionnement de nos corps, pour être capable d’habiter sa confiance et sa puissance.
Faire de la visualisation
Tu peux créer un tableau de visualisation pour t’aider à te rapprocher de cette réalité. Comment as-tu envie de vivre ton accouchement? Est-ce que c’est dans un hôpital, dans une maison de naissance, à la maison accompagnée d’une sage-femme, dans la forêt seule pour incarner ta femme sauvage intérieure?
N’oublie pas que ce n’est pas parce que tu as vécu un enfantement difficile que tu ne peux pas en vivre un deuxième (ou troisième ou quatrième) en puissance.
N.B. Les accouchements par césarienne sont tout aussi puissants, beaux et valides que les accouchements par voie vaginale. La mère s’ouvre d’une autre manière.
S’abandonner au processus
Plusieurs femmes ont tendance à vouloir tout contrôler (ce qui est tout à fait humain). Ce désir de contrôle nous met dans une posture d’égo. Comme Dominique nous le racontait par rapport à son premier accouchement : « je voulais le contrôle sur chacune de mes contractions, je les traversais avec mon égo plus que juste dans le “être” ».
Abandonne-toi au processus plutôt que d’essayer de le contrôler. Je sais, plus facile à dire qu’à faire! Mais c’est possible.
Postnatal et baby blues : conseils pour bien vivre cette période
Depuis que tu as enfanté, tu as envie de pleurer mais tu ne sais pas pourquoi? Tu te sens anxieuse? Tu ne te reconnais plus?
Entre 50% et 80% des nouvelles mères vont ressentir le baby blues, soit une période de déprime passagère survenant dans les jours suivant la naissance. On ne va pas se mentir, cette période d’adaptation qu’est le postnatal n’est pas toute rose avec des glitters! Tu vas sûrement être fatiguée, avec tes hormones all over the place.
Pas de panique! Le baby blues ne dure généralement pas longtemps, généralement de quelques jours à deux semaines, et il peut être apaisé :
- Entoure-toi de ton village que tu as bâti durant ta grossesse.
- Nourris-toi, autant par de bons aliments, que spirituellement, que par des relations saines.
- Laisse flower tes émotions et tes larmes, elles sont passagères.
- Souviens-toi que ce que tu vis, c’est grand et valide.
- Accordes-toi des pauses et des moments de répit, sans culpabilité.
Si cette déprime dure plus de 2-3 semaines, ou qu’elle est plus intense dans le genre « je ne me reconnais plus du tout et je n’arrive pas à reprendre le dessus de la vague », il se peut que tu vives une dépression postnatale. Si c’est ton cas, consulte un·e professionnel·le de la santé.
Pssst! La période postnatale se vit toujours mieux lorsqu’on est bien équipée pour vivre les saignements post accouchement (qu’on nomme les lochies). Le Kit post-partum de Mme L’Ovary est spécialement conçu pour te soutenir durant cette phase ♡
On espère que cet article servira de miroir à ta propre puissance 🪞 You got this, Mama!
