Accueillir l’inconfort en ces temps tumultueux
Novembre est gris et brumeux. L’automne s’installe, la lumière tombe tranquillement, la nature retourne à la terre. On est en contact avec la noirceur, et bien souvent, avec notre noirceur intérieure.
C’est l’occasion de se demander : Comment s’accompagner soi-même à travers les moments difficiles dans notre vie ? On vit tous.tes des moments difficiles, et on va continuer à en vivre! Alors mieux vaut apprendre à s’accompagner comme si on était notre meilleur.e ami.e.
Ce que Joanie nous partage, c’est ce qu’elle aurait aimé entendre avant de se retrouver face à face avec les plus grandes épreuves de sa vie. Elle nous lègue les astuces qui l’ont aidée à passer au travers des brumes, avec la conviction profonde que chaque épreuve regorge de cadeaux cachés.
💡 Cet article est un récapitulatif des évènements mensuels "Table Rouge", organisés par Mme L'Ovary.💡
La Table Rouge est un espace de discussion éducatif, sécuritaire et inclusif pour rassembler et aborder des sujets encore souvent tabous. La parole est entièrement laissée aux experts invités, ainsi qu’à la communauté présente. Ces propos sont le reflet d'opinions et en aucun cas, ne doivent être considérés comme des recommandations médicales.
Joanie Lacroix
Entrepreneure sociale, réalisatrice, animatrice, conférencière et éveilleuse d’âme, Joanie Lacroix multiplie les initiatives pour contribuer au changement positif dans le monde. Son histoire est touchante et hors du commun. Productrice dans l’univers de la publicité et de la télévision pendant une dizaine d’années, c’est suite au décès de deux de ses enfants qu’elle a fait renaître en elle le désir d’inspirer l’être humain à créer le monde de demain.
Joanie est la fondatrice de Pastel Fluo, une plateforme inspirant à mettre l’intelligence du cœur au service d’un monde meilleur. Sa magnifique série documentaire du même nom est diffusée dans plus de 160 pays (disponible sur TOU.TV et TV5 Monde).
Qu’est-ce que la résilience?
Avez-vous déjà pris le temps de vous demander : face à des épreuves, est-ce que j’ai tendance à fuire l’inconfort, ou à plonger en plein dedans?
La résilience, c’est d’accueillir l'inconfort en transformant nos épreuves de vie en opportunités de créer du sens.
Bien sûr, les moments difficiles sont accompagnés de douleur. Cultiver sa résilience, c’est aussi d’apprendre à vivre cette douleur sans tomber dans la souffrance.
D’un côté, la souffrance survient lorsqu’on résiste et qu’on refuse d’accepter. Ça nous envahit de partout. D’autre part, la douleur fait mal, mais on la vit en étant pleinement dans notre corps et en faisant tranquillement de la place à la guérison. Contrairement à la souffrance, on peut vivre la douleur tout en s’enveloppant d’amour. On peut s’accompagner, être là, le cœur grand ouvert. Connecter avec sa vulnérabilité.
Comment cultiver la résilience au quotidien?
"Les deux jours les plus importants de votre vie sont le jour où vous êtes né et le jour où vous découvrez pourquoi" - Mark Twain. La résilience est un tremplin pour se transformer, pour donner un nouveau souffle à sa vie et redéfinir le “pourquoi” de son existence.
1. Accepter ce qui se passe
La première étape est d’accepter ce qui se passe dans nos vies. Tant qu’on est dans la résistance (je ne veux pas que ça arrive, pourquoi moi, c’est injuste...), on bloque le processus de guérison. Il faut accepter qu’on n’a aucun contrôle sur les événements extérieurs. Notre unique pouvoir réside à l’intérieur, dans notre manière de répondre face à ce qui se passe. Pssst… Le processus de guérison prend du temps! Dans une société de rapidité et de performance, quand on va mal, on veut aller mieux rapidement, comme pour cocher ça sur une liste. Mais entamer le cheminement ne se fait pas en une journée. Soyons patients et doux envers nous-mêmes.
2. Déterrer le message caché derrière chaque épreuve
Quand la vie nous enlève quelque chose, elle nous donne aussi quelque chose. C'est à nous de prendre la responsabilité de notre bonheur et de donner du sens aux situations difficiles (oui oui, je sais! Plus facile à dire qu’à faire.) C’est là que notre intuition est reine : qu’est-ce qui fait du sens pour moi maintenant ? Qu'est-ce qui a envie d’émerger de moi? En se posant ces questions, on plonge de notre tête vers notre cœur. Et c'est le cœur qui répond. En d’autres mots, on transforme l’épreuve en compost pour nourrir la vie à l’intérieur de nous, ce qui pétille, ce qui nous fait vibrer.
✧ D’ailleurs, une enquête visant à documenter les répercussions de la pandémie sur la santé mentale des Québécois a révélé que les gens qui étaient les moins affectés étaient ceux qui réussissent à donner un sens à la pandémie.
3. Ne rien retenir (let it flow)
Ça peut paraître bizarre et non naturel, mais c’est essentiel d’entrer en contact avec la douleur, lui faire de l’espace, au lieu de repousser l’inconfort sous le tapis. Tout en se rappelant que notre corps a la capacité de nous accompagner dans l’inconfort.
Voici quelques trucs pour gérer les vagues d’émotions :
- Observer comment notre corps a besoin d’être positionné pour accueillir cette émotion. Il a peut-être besoin de s’étendre en étoile par terre, de bouger, de danser, de se recroqueviller en position foetus…
- Respirer où ça fait mal et laisser l’émotion faire son chemin. Parler à nos émotions peut être très aidant : “Ok, tu es là, je t’accueille”.
- Être en ouverture et s’accompagner avec bienveillance, douceur et amour, comme si on prenait soin de notre enfant intérieur.
- Essayer la pleine conscience, c’est-à-dire écouter ce qui a envie d’émerger, et comment ça veut émerger.
✧ Avez-vous déjà entendu La Fable de Jean de La Fontaine, Le Chêne et le Roseau? Le Chêne est un arbre très solide associé à la puissance, alors que le Roseau est souvent associé à la fragilité et la vulnérabilité. Pourtant, si survient une grande tempête, le Chêne reste en place et finit par se déraciner, alors que le Roseau se plie au gré des intempéries, sans jamais rompre. Bref, incarnez votre Roseau intérieur! Vous allez goûter à la sérénité qui émerge lorsqu’on permet à ce qui se passe à l’intérieur de nous de circuler.
4. Prendre conscience que les émotions ne nous définissent pas
À se rappeler régulièrement : “Je ne suis pas l’émotion que je vis.” On vit des situations, à des moments précis, qui nous font vivre de telles émotions. Mais les émotions passent à travers nous et s’en vont. Elles sont impermanentes et ne nous définissent pas.
Par exemple, lorsqu’on ressent de la colère, c’est souvent soit parce qu’on ne s’est pas respecté, soit qu’on n’a pas mis nos limites, soit qu'on ressent une injustice. Finalement, l’émotion qu’on considère négative est porteuse de cadeaux, puisqu’elle met le doigt sur ce qu’on n’a pas fait pour s’honorer.
L’une des clés de la résilience est de rester curieuses et curieux de nos émotions.
5. Prendre soin de soi au quotidien
- Prendre un bain
- Lire un bon livre
- Méditier
- S’offrir un soin corporel, énergétique, esthétique
- Se faire livrer un repas
- Marcher en nature
- Aller au cinéma, au théâtre
- Colorier des mandalas
- Tricoter
- Se laisser enivrer par la musique
- Louer un chalet
- Oser demander à son employeur d’alléger sa charge de travail
Bref, s’adonner à n’importe quelle activité qui nous élève, et être à l’écoute de ses besoins.
Bien sûr, il est important de mentionner que ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre les outils de self care mentionnés ci-haut. Le self care, ça peut aussi être aussi simple que prendre un bain de forêt ou reconnaître que l’on fait de son mieux.
6. Se choisir
Finalement, chaque épreuve est aussi une occasion de se reconstruire sur des nouvelles bases plus alignées avec ses valeurs. Se choisir, se mettre au centre de sa vie.
Osez! Faites le ménage dans votre cercle d’amis, vos relations amoureuses, vos biens matériels.
Ralentissez et revenez à l’essentiel.
✧ Petit truc: reconnectez à la sagesse de votre corps. Observez si votre corps est en expansion ou en contraction, et nourrissez ce qui vous fait sentir en expansion. Demandez-vous “Qu’est-ce qui est juste pour moi maintenant ?”. Parfois, c’est de pleurer, c'est de vivre la tristesse. Et c’est parfaitement correct.
Le processus de guérison, c’est de s’écouter. Une émotion à la fois, une minute à la fois… Plus on va deep down dans nos émotions, plus on peut rise up.
On est cycliques, et nos émotions le sont aussi
Pour conclure, tout comme la nature, on est des êtres cycliques. En automne, quand les arbres se dépouillent de ce qui ne leur sert plus, les feuilles deviennent du compost pour faire émerger la vie par après. En hiver, on a l’impression qu’il ne se passe rien, que tout est mort. Pourtant, plusieurs semences ont besoin d’une période de froid pour renaître au printemps.
Ça peut paraître quétaine, mais vis ton hiver intérieur avec la confiance que le printemps va revenir.
En vous souhaitant de vous choisir, pour progresser vers un mieux-être qui fait du sens pour VOUS.
Souvenez-vous que de partager ce qui nous habite est l’une des plus belles médecines ♡
Quelques ressources
Joelle Stella (qui a chanté durant la pause artistique de la Table Rouge) : Page Facebook et Youtube
Nouveaux programmes de Joanie