Cet article fait suite au précédent : C’est quoi être papa en 2020 où j’ai interviewé 6 hommes afin de dépeindre un portrait des papas des temps modernes!
En résumé, le papa 2020 s’appellerait probablement Jean-Sébastien. Il serait compréhensif, à l’écoute, ouvert, taquin et apprécierait les conversations au souper au tour d’un bon curry au tofu fumant.
Il ferait les lunchs, écouterait des films collés avec ses enfants, passerait le balai quelques fois par semaine, il serait pas pire pantoute à Mario Kart et servirait des Frootloops pour déjeuner juste le samedi matin.
Donc, pour revenir à mon entretien, je leur ai demandé quel message ils voudraient transmettre aux pères monoparentaux, veufs, aux familles à deux papas ou à ceux qui veulent simplement s’impliquer dans cet aspect de la vie de leur jeune jouvencelle!
Je me suis donc inspirée de leur réponse pour rédiger le p’tit guide du papa Rouge qui dévoile en quelques points comment expliquer les règles à leur fille de 10 ans.
1) Informez-vous sur le sujet, soyez préparé à répondre à ses questions!
Plus vous en savez, moins vous vous sentez perdu ou mal à l’aise avec le sujet!
Demandez à vos amies, à la mère de votre enfant, lisez des livres, assistez aux événements Table Rouge de Mme L’Ovary.
Fréquentez des sites internet crédibles sur le sujet par exemple: le blog de Mme L'Ovary...!
« Les menstruations, c’est normal et beau! » estime papa Michel. Selon lui, c’est une bonne idée d’en parler, de démystifier le sujet et au besoin, d’admettre qu’on ne connaît pas bien ça. « On peut même aller se renseigner ensemble! Il faut être humble sur le sujet! », ajoute-t-il.
2) Allégez votre perception parce que les menstruations, c’est beau!
Vous savez, les menstruations sont tout à fait naturelles et oh combien indispensables! On a tendance à oublier que le cycle menstruel engendre la vie. ENGENDRE LA VIE! C’est plus qu’une période désagréable qui tache les bobettes une fois par mois! C’est nécessaire à l’humanité!
Michel ajoute que : « Culturellement, nous ne sommes pas à l’aise avec les menstruations, mais en fin de compte, c’est humain comme l’alimentation, c’est comme ça qu’on est fait et il n’y a rien de gênant. »
Votre vision de cet événement influencera sans contredit la façon dont vous le partagerez. Rendez votre positivisme sur le sujet contagieux!
3) Expliquez les menstrues quand vos enfants (garçon et fille) sont jeunes.
Ainsi, ils seront davantage curieux que gênés et comprendront que ce sujet n’est ni tabou, ni un secret mieux gardé que celui de la Caramilk!
4) Soyez présents dans le quotidien!
Vous développerez ainsi un lien de confiance et une complicité qui facilitera la discussion sur ce sujet et bien d’autres…
5) Faites passer votre message, mais respectez les limites de votre enfant.
Son intimité doit être respectée. Soyez sensible et à l’écoute. Si l’enfant en question commence à se liquéfier de malaise sur sa chaise, ce n’est peut-être pas le moment de dévoiler les aspects les plus juteux des menstruations…
Dites-lui simplement que vous êtes disponible et ouvert à en parler quand elle sera prêt. Puis offrez-lui, sans faire de flafla, un livre sympatico-informatif sur le sujet qu’elle lira à son rythme, dans son intimité.
Matthieu croit qu’il ne faut pas brusquer les choses. « Il est important d’essayer de comprendre notre enfant, de lui laisser de l’espace afin qu’il se sente à l’aise. Question puberté, chacun va à son rythme. »
Selon Antonio, même s’il faut parfois insister un peu pour aborder le sujet, c’est important de ne pas dépasser les barrières. « Tout est une question d’équilibre. Si notre fille ne se sent pas respectée ou écoutée, le message ne passera pas. »
6) Soyez empathique! Rappelez-vous de votre puberté…
Ce chemin cahoteux de situations malaisantes, de poils, de boutons, de prises de poids, de sautes d’humeur, de bras trop longs…
Ce sera important de parler de cette étape avec délicatesse. Évitez de faire des commentaires sur son corps en changement pour éviter de se mettre un pied dans la bouche!
J’en profite pour mentionner que les jokes style « mononcle » et les « Coudonc, es-tu menstruée! » sont rarement bien reçues. Merci!
7) Préparer un kit d’urgence qu’elle aura dans son sac d’école et pour aller dormir chez des amis.
Il suffit d’un petit sac avec des serviettes hygiéniques lavables (pourquoi pas) ou, soyons fous, des petites culottes Mme L’Ovary! ;)
8) Une petite attention subtile, la cerise sur le gâteau!
Souligner ce passage fait toujours plaisir.
Je ne parle pas ici de festoyer autour d’un BBQ avec les voisins, d’appeler ses professeurs ou de lui envoyer un télégramme chanté à l’école, mais de quelque chose de simple et de gentil, comme une petite carte ou un mot, une fleur, une invitation au resto…
Papa Xavier suggère de voir les menstruations comme un beau moment important à souligner. « Il faut être positif face à une jeune fille qui voit son corps changer et qui a de la misère à s’habiller », estime-t-il.
D’ailleurs, je lui offre un clin d’œil bien spécial qui a fait fondre mon cœur de jeune fille. Le jour où sa fille a eu ses premières menstruations, il a simplement déposé une rose sur son oreiller pour souligner son passage à l’état de femme. Chapeau levé mon cher!
Finalement!
Promesse tenue, il y en avait de beaux papas au mot carré!
En espérant que ce p’tit guide saura orienter la réflexion des parents un tantinet désemparés et que les premières règles de leur jeune fille soient dépourvues de malaises collatéraux.
N’hésitez pas à partager cet article pour semer la bonne nouvelle et la joie dans d'autres familles!
Encore une fois un merci chaleureux aux papas qui se sont prêtés au jeu!