Une perspective holistique de la maternité
Que vous ayez déjà des enfants, que vous en désiriez, ou que vous en côtoyez, j’ai écris cet article pour ouvrir des pistes de réflexions sur les nouvelles possibilités qui s’offrent en nous, pour vivre une maternité à notre image, comme Hélène Porcher l’a si bien exprimé durant la dernière table rouge.
« Une maternité à notre image, c'est une maternité qu'on se réapproprie. Se donner la liberté de choisir » -Hélène Porcher, doula passionnée
Pour moi, la maternité est un super-pouvoir de la femme. C’est quelque chose de sacré, qui nous ramène à notre humanité tout en nous rappelant notre divinité.
Femme : créatrice de vie. Les menstruations que j’ai chaque mois sont un espace de connexion à la vie. Le sang me rappelle ma capacité à porter la vie, ma puissance créative.
Et pourtant, ce n’est pas un chemin facile. Durant des générations, les femmes se sont sacrifiées pour leurs enfants. Par obligation, pour l’Église ou pour la survie, elles se sont oubliées pour permettre à l’humanité d’exister aujourd’hui.
Et si cette histoire était révolue? Pourquoi y a-t-il encore aujourd’hui, tant de femmes qui se sentent dévalorisées par la société d’être des mères dévouées? N’est-ce pas le plus grand cadeau que l’on peut offrir à nos enfants, et à l’humanité? Lorsqu’on décide d’élever nos enfants de la meilleure façon, pour qu’ils soient une relève prometteuse pour l’humanité, cela bénéficie à tous.
La maternité n’est pas pour tout le monde, certes. On peut faire le choix conscient de ne pas avoir d’enfant. Mais si la maternité se présente à vous, je vous souhaite d’embrasser pleinement cette expérience et de voir au-delà de l’inconfort, tout le cadeau qui est offert.
Dans un passé lointain, au début des civilisations humaines, la maternité était vénérée.
À cette époque, les femmes-déesses-mères étaient honorées dans leur rôle de porteuses de vie.
Et si nous avions quelque chose à apprendre de notre passé.
Et si pour un instant, on revenait à nos racines.
Dans cet espace, on peut alors rêver d’un avenir radieux pour la maternité.
La grossesse
Au début, c’est le moment du choix qui peut être très angoissant pour le mental rationnel. Le premier trimestre qui donne le vertige et les maux de coeur. Les hormones s’activent à fond pour permettre à la vie d’exister. Le corps vit quelques malaises. Les émotions peuvent être agitées pour nettoyer et faire de la place à ce qui s’en vient.
Puis, lorsqu’on embrasse l’inconnu et les grandes transformations à venir, nous sommes invitées par quelque chose de plus grand que soi, à accueillir la vie et à s’en réjouir.
Il est possible d’amener de la conscience dans notre grossesse. Pour ce faire, voici quelques petits trucs que vous pouvez intégrer facilement :
- prendre soin de soi (hello self care!)
- méditer
- danser
- avoir des orgasmes
- parler au bébé
- jouer avec lui lorsqu’il commence à bouger
- lui faire entendre des sons, des chants et des instruments pour connecter déjà avec lui et éveiller ses sens
J'étais surprise de constater que l’activité physique était si bénéfique pour réduire les douleurs lombaires et soutenir le moral. Une de mes amies me confiait que la randonnée pédestre en montagne avait été salvatrice pour elle, renforçant sa confiance en elle et en son corps. Plus la grossesse avançait, plus elle choisissait des parcours aux pentes à l’inclinaison raide.
L’accouchement
Les femmes se sont battues au Québec pour l’accès aux sage-femmes. Pour que l’accouchement ne soit pas un acte réservé aux médecins, mais plutôt un choix éclairé et humanisé pour les femmes.
Lorsque nous portons la vie, nous sommes loin d’être malades, nous sommes pleines; pleines de vie et de vitalité. Notre corps a été assez intelligent pour créer ce petit être, s’il l’a créé, il saura certainement le laisser sortir au bon moment.
Une femme va donner naissance plus aisément si elle est à l’aise avec sa sexualité, avec sa Yoni (l’ensemble des organes reproducteurs féminin dans son aspect sacré), et son intimité. Toute tension, toute anticipation et tout blocage émotionnel en lien avec cette zone de notre corps, sera ressentie, pour le meilleur et pour le pire.
Et lorsqu’elle accouche, la femme a la chance de s’ouvrir totalement, au-delà de ce que le mental peut concevoir. Cet acte est spirituel, ce passage est grandiose. Il fait peur à certaines, mais pour l’avoir vécu 3 fois, ce fut parmi les moments les plus magiques de ma vie.
Oui, il y a de la douleur, mais cette douleur, comme toute sensation, dépend de l’état intérieur, des émotions et de la capacité à accueillir tout ce qui est, avoir confiance en l’intensité de la vie.
Bien se préparer
Et si on apprenait aux femmes à être les créatrices de leur accouchement ? Plutôt que d’être en mode passif et de s’en remettre aux autorités, aux appareils et aux injections ?
Pourquoi ne pas plutôt embrasser le cocktail d’hormones d’amour qui est déployé lors de l’accouchement, et se préparer adéquatement?
Plusieurs options s’offrent à nous lorsqu’on souhaite se préparer à l’accouchement :
-
cours en ligne de physiothérapie pelvienne pour préparer à l’accouchement!
- l’hypno-naissance
- le yoga prénatal
- la méthode Bonaparte
- les formations en ligne Quantikmama
Hypno-naissance
Personnellement, ce qui m’a fait le plus grand bien, ce fut la préparation hypno-naissance, avec le livre et le CD. Des méditations guidées à faire le plus régulièrement possible, qui m’ont permise de vivre mon deuxième accouchement sans douleur, avec beaucoup de présence et de facilité. La méthode hypno-naissance est créée pour désamorcer les peurs et les croyances limitantes, et renforcir la probabilité de vivre notre accouchement idéal par la visualisation et la détente (peu importe les circonstances extérieures).
Yoga pré-natal
Le yoga prénatal permet de découvrir des manières de connecter à son bébé alors qu’il est encore dans notre ventre, et de s’adapter aux transformations physiques qui ont lieu tout au long de la grossesse.
La méthode Bonaparte
J’ai entendu de bons mots de la méthode Bonaparte, reconnue par la Société des obstétriciens et des gynécologues du Canada, et conçu par une québécoise d’origine italienne. Cette méthode assure le soutien psychologique de la mère et le contrôle de la douleur en utilisant, entre autres, certains points d’acupression.
Les formations Quantikmama
Mon coup de cœur des préparations pour l’accouchement, ce sont les formations en ligne de Quantikmama!! Quantikmama, c’est une ancienne infirmière et sage-femme qui a choisi d’arrêter sa pratique en milieu hospitalier pour se dévouer à ramener le sens du sacré dans l’accouchement, et redonner le pouvoir à la femme.
Et si notre corps, au plus profond de notre ADN, était parfaitement conçu pour donner naissance avec aisance ?
Postnatal
La période postnatale est souvent décrite comme le moment le plus difficile pour la mère. On le décrit aussi comme le 4ème trimestre, au sens où le bébé est encore totalement dépendant et peu interactif. Les 3 mois qui suivent la naissance sont donc une période où, si nous étions des kangourous, le bébé passerait le plus clair de son temps à téter et dormir dans la poche ventrale de sa mère.
Au-delà de la grossesse et de l’accouchement, c’est le postnatal qui demande le plus de jus, qui épuise les dernières réserves d’énergie de la mère, et qui est si essentiel à l’incarnation du bébé.
L’épuisement et la dépression guettent les mères (et l’autre parent!), un support extérieur est donc de mise; grand-parents, amis, communauté élargie sont les piliers d’un post-natal bienveillant. C’est non seulement dans les premières heures suivant l’accouchement, mais dans l’entièreté de ces 3 premiers mois de vie, que le lien d’attachement entre la mère et le bébé se crée. Cette connexion mère-bébé est encouragée par l’allaitement, le portage et le co-dodo.
J’aime bien me rappeler que l’évolution biologique de l’être humain s’est fait sur des milliers d’années, et que les besoins physiques et émotionnels des bébés sont toujours les mêmes qu’il y a 10 000 ans :
- se sentir rassuré
- être en présence d’un parent
- boire du lait maternel, la meilleure nourriture à tous points de vue
- se reposer
- éliminer
-
apprendre à respirer
Oui, je dis apprendre à respirer, car c’est à la fois quelque chose à la fois d’innée, et qu’on apprend par imitation. Si le parent principal respire de manière saccadée, l’enfant considérera cette respiration comme normale et l’adoptera automatiquement, si au contraire le parent respire de manière lente et profonde, l’enfant aura tendance à respirer avec plus d’amplitude et à être plus relax en général dans la vie.
Allaitement
Dès la naissance, le bébé peut de lui-même ramper sur le corps de la mère et commencer à téter le mamelon. Le colostrum est le premier lait produit par la mère et il est riche en immunité et en gras. Puis, le lait maternel, plus sucré que le colostrum, est produit à la demande du bébé. Plus il tète, plus il y a de lait.
Le lait maternel est admis comme étant la meilleure nourriture pour le bébé, une nourriture adaptée à ses besoins. Les scientifiques ont découvert que les mamelons ont des récepteurs qui analysent la salive du bébé et produisent du lait dont les concentrations varient en fonction des besoins ainsi déterminés.
Au-delà de l’aspect scientifique, l’allaitement établit un lien énergétique profond entre la mère et l’enfant qui ouvre le cœur et relie le bébé à l’amour inconditionnel de la mère.
Co-dodo
Le co-dodo est un élément qui favorise l’attachement mère-bébé et qui est bénéfique pour l’allaitement.
La nuit, la mère allaite couchée et se repose en même temps. Le bébé ressent la respiration de ses parents et a moins de chances de mourir du syndrome de mort subite du nourrisson.
Accueillir un bébé dans son lit, c’est ce que les tribus à travers le monde ont fait depuis la nuit des temps, pour mieux protéger leur nourrisson et être plus à l’écoute de ses besoins.
J’ai observé comme un nouveau sens qui se développe en moi suite à l’accouchement, c’est une conscience, même dans le sommeil, de l’espace occupé par mon bébé.
Pour moi, cette option était la plus facile et la plus agréable, autant pour mon propre sommeil, que pour celui de mon bébé.
Portage
Une manière ancestrale de transporter un bébé est de l’accrocher à soi dans un tissu. Mille et une manières sont possibles pour envelopper notre bébé à soi. Le premier bénéfice pour le bébé est de sentir la présence rassurante d’un adulte bienveillant. Cela lui rappelle peut-être les sensations qui étaient présentes lorsqu’il se développait encore dans le ventre de sa mère.
Le portage est une excellente manière de développer la motricité du cou du bébé, et de favoriser sa digestion. Puisqu’il se trouve généralement en position verticale dans le porte-bébé, les rebonds de la marche et de la danse aident le nourrisson à passer ses coliques et favorisent le mouvement digestif vers le bas.
Bébé sans couche
Lorsque j’ai eu mon bébé, ce qui me faisait le plus peur, c’était de produire des tonnes de déchets avec les couches jetables traditionnelles.
J’ai donc été complètement séduite par la méthode sans couche!
Quelle joie d’observer mon bébé durant des heures pour noter à quel moment il indiquait des signes de besoin de faire ses selles ou de le porter au-dessus d’un bol à son réveil pour attraper les pipis!
Nous avions installé une peau de mouton sur notre lit pour y déposer notre bébé sans couche (apparemment, ça absorbe bien les pipis sans laisser d’odeur!).
Rapidement, on a été capable d’anticiper les selles de notre bébé et de lui permettre de les effectuer au-dessus d’un bol, du lavabo ou de la toilette!
Pour les pipis, c’était une autre histoire…
Mon amie qui s’est organisée, a réussi à attraper presque tous les pipis, en faisant couler un peu d’eau sur le pied de son bébé, et en mettant une alarme toutes les 30 minutes.
Honnêtement, c’est quand même beaucoup d’effort!
En tout cas, certainement, une piste à explorer, au-delà des couches lavables, et des couches jetables écologiques disponibles sur le marché ;)!!
Conclusion
La maternité est une belle aventure. Lorsqu’on l’embrasse totalement, cela peut devenir une motivation intrinsèque à créer un monde meilleur, un rappel constant de ne pas s’oublier, et de continuer à évoluer en même temps que notre enfant grandit.
Chaque histoire de mère et d’enfant est unique. Je souhaite que les pistes amenées dans cet article puissent vous inspirer à vivre la maternité qui vous convient et qui vibre avec vos valeurs.
Références
Ina May’s Guide to Childbirth, Ina May Gaskin, Bantam Dell, New York, USA, 2003, 351 pages.
Ina May’s Guide to Breastfeeding, Ina May Gaskin, Bantam Dell, USA, 2009, 341 pages
Our Babies, Ourselves, How Biology and Culture Shape the Way We Parent, Meredith F. Small, Anchor Books, New York, USA, 1998, 292 pages
Dr. Jack Newmann’s guide for Breastfeeding
Diaper Free,The Gentle Wisdom of Natural Infant Hygiene, Ingrid Bauer, Plume, London, England, 2001, 260 pages
La peau et le toucher, un premier langage, Ashley Montagu, traduction de l’américain par Catherine Erhel, Éditions du seuil, Paris,1979.
La maternité au féminin, vers plus d’équilibre et d’autonomie, Isabelle Challut, Éditions de l’Instant présent, mars 2007.
Rituels de femmes, pour réenchanter la maternité, Isabelle Challut, Courrier du livre, 2017, 192 pages.
Physiothérapie Pelvienne avec Noémie Séguin
Quantik mama - préparations en ligne à la naissance et perspective sacrée sur la maternité
Centre pleine lune - accompagnement à la naissance et formations de doula