La fameuse ménopause…
Lorsqu’on entend ce mot, on pense aux bouffées de chaleur et à la vieillesse. On oublie souvent de nous parler de toute la beauté qui émane de cette grande étape de vie. On oublie aussi souvent de nous dire qu’il y a une transition qui la précède - la périménopause - qui peut durer de 5 à 10 ans et qui amène sont lot de hauts et de bas!
La ménopause s’accompagne souvent dans l’imaginaire collectif du mythe de la femme qui a ses règles, qui chante au loup sous la pleine lune, qui entre ensuite dans la ménopause en laissant la sagesse l’envahir dans un bain de pétales de rose. Oui, il y a une force incroyable qui réside dans le cycle menstruel. Mais il est essentiel de prendre conscience qu’on peut aussi souffrir de nos hormones, et on souffre souvent en silence. Sarah se donne la mission de briser ce silence.
💡 Cet article est un récapitulatif des évènements mensuels "Table Rouge", organisés par Mme L'Ovary.💡
La Table Rouge est un espace de discussion éducatif, sécuritaire et inclusif pour rassembler et aborder des sujets encore souvent tabous. La parole est entièrement laissée aux experts invités, ainsi qu’à la communauté présente. Ces propos sont le reflet d'opinions et en aucun cas, ne doivent être considérés comme des recommandations médicales.
Sarah Rodrigue
Politologue de formation, reconvertie depuis longtemps en coordonnatrice d’événements, blogueuse et chroniqueuse, Sarah Rodrigue est autrice du bestseller “Maudites Hormones”. Ayant vécu une lutte pendant près de 27 ans contre deux troubles hormonaux extrêmes - le trouble dysphorique prémenstruel et l’endométriose - elle souhaite à présent donner espoir aux femmes, et leur rappeler qu’elles ne sont ni seules, ni folles.
Périménopause et ménopause : les symptômes
Bon, parler des symptômes, c’est la partie plate, mais c’est tellement important! Quand on est capable de mettre le doigt sur nos symptômes, c’est un game changer. On sait alors que ce n’est pas la faute de notre personnalité, ni de notre couple, ni de notre travail ou de nos enfants… C’est HORMONAL! La puissance de nos hormones est inimaginable, et on la sous-estime souvent.
“Ce n’est pas parce que c’est naturel que ça se vit naturellement bien” - Sarah Rodrigue (à se répéter régulièrement).
La périménopause : l’étape de transition
La périménopause est la période de transition précédant la ménopause. Elle débute généralement autour de 42-45 ans et est caractérisée par des changements au niveau de notre production d’hormones. De manière générale, on sait que la périménopause déroule son tapis rouge lorsque notre cycle menstruel se raccourcit et que nos règles sont plus abondantes (mais n’oublions pas que nous sommes toutes et tous uniques!).
La ménopause : plus que des bouffées de chaleur
La ménopause commence à partir du moment où on n’a pas eu de cycle menstruel pendant 12 mois consécutifs. On sait que la ménopause se pointe le bout du nez lorsqu’on commence à sauter des cycles (généralement vers 53 ans).
Certaines d’entre nous vont vivre des symptômes plus difficiles que d’autres. 80% des personnes ménopausées vont expérimenter les fameuses bouffées de chaleur, c’est le symptôme le plus courant. Ces bourrasques spontanées viennent souvent avec de l’angoisse; notre mascara coule, nos vêtements sont imbibés d’eau… Rien de chic à ça! On comprend maintenant pourquoi nos mères se plaignent de leurs bouffées de chaleur!
→ ASTUCE : apportez vos éventails avec vous, mettez de la glace dans votre eau, habillez-vous en couches (des couches de vêtements, pas porter littéralement des couches! Les couches, ça vient plus tard!)
Outre les bouffées de chaleur, sentez-vous normal si vous vivez les symptômes suivants, vous n’êtes pas seules : sautes d’humeur, irritabilité, difficulté à gérer des situations de stress, troubles de sommeil, perte d’attention, dépression, diminution de la libido, rides et cheveux secs tombant, migraines et maux de tête, maux musculaires. Quand ça devient trop souffrant, n’hésitez pas à consulter.
À long terme, l’effet naturel de la ménopause fait en sorte qu’on est plus enclines à l'ostéoporose, à l’incontinence urinaire ainsi qu’aux troubles cardiovasculaires.
Au-delà des symptômes physiques : la charge mentale
Généralement, si la ménopause ne survient pas au moment où les enfants quittent le nid, elle cogne à la porte au moment glorieux de notre carrière où l’on peut s’investir davantage parce qu’on n’a plus la charge familiale. Dans les deux cas, la ménopause peut être une charge mentale supplémentaire, et c’est important d’en prendre conscience.
Il y a aussi le facteur culturel : en Amérique du Nord, l’image sociale de la femme dévalorisée dans cette étape de vie joue dans le poids qu’on porte. C’est pourquoi il faut redoubler d’ardeur pour être douces envers nous-mêmes.
(Re)prendre le pouvoir sur notre corps et notre esprit, est-ce possible?
Honorer notre nature cyclique
Il ne va sans dire qu’on (personnes menstruées) opère de manière cyclique, au gré de notre cycle menstruel. Dans une société patriarcale qui opère de manière linéaire, cartésienne et qui est axée sur la performance à tout prix, c’est difficile de prendre soin de nous et de savoir ce qui est juste pour nos corps.
Est-ce qu’on ne pourrait pas se laisser le temps de vivre ces transitions que sont la périménopause et la ménopause à notre rythme ?
Bien que les saisons le soient et la lune aussi, le système de notre productivité n’a pas été adapté à notre nature cyclique. Prendre soin de nous passe par la reprise du pouvoir sur nos corps en remettant en question un système qui ne nous convient peut-être pas.
Autocompassion
Essayez d’écouter comment vous vous parlez. Est-ce que vous parleriez à une amie comme vous vous parlez? C’est important d’entendre cette petite voix. Est-ce qu’elle est critique ? Est-ce qu’on se dévalorise ? Est-ce qu’on ignore les émotions qui montent?
Sarah s’en est tellement voulu de souffrir de ses hormones. Cette culpabilité ne provenait pas seulement d’elle, mais aussi de la société qui lui reflétait qu’elle n’était pas apte à être productive, à être une bonne mère et une bonne épouse.
L’autocompassion, c’est se souvenir que rien n’est de notre faute si nous souffrons de notre périménopause ou de notre ménopause. Ce n’est pas parce qu’on a été méchante avec notre amie en secondaire 2 et que le karma nous revient, ce n’est pas parce qu’on n’a pas mangé assez de kale, ou parce qu’on n’est pas suffisamment spirituelle. Il y a beaucoup de facteurs externes: la biochimie de nos corps, les aliments qu’on consomme (allô les pesticides!), le stress omniprésent, l’héritage génétique... Oufff! Inspire, expire. Compassion et douceur envers soi.
Être à l’écoute de notre cycle
La meilleure façon de reprendre notre pouvoir, c’est à la source. Notre cycle a beaucoup à nous apprendre. S’outiller pour le documenter, c’est une manière simple, accessible et empowering d’être à l’écoute de ce qu’il a à nous dire.
Un outil concret : tenir un journal menstruel pour compter la durée de notre cycle et la manière dont on se sent, autant physiquement que mentalement, selon nos différentes saisons intérieures.
7 pistes de solutions pour se préparer à la périménopause/ménopause
- Alimentation saine : il n'existe pas d’études scientifiques probantes sur le lien entre l’alimentation et la périménopause, mais notre alimentation joue certainement un rôle sur nos hormones et notre système en général.
- Actée à grappe noire : traitement naturel qui peut avoir des effets sur les bouffées de chaleur et l’irritabilité (bien entendu, il faut consulter un médecin avant de consommer l’actée sur une base régulière!)
- Acupuncture : on n’a rien à perdre à essayer cette médecine douce!
- Sommeil : le repos, c’est la clé!
- Pleine-conscience : pour bercer notre système nerveux
- Gestion du stress : la périménopause, c’est le temps pour faire le ménage dans les sources de stress quotidiennes. Délaisser les bagages qui ne nous servent plus, délaisser les relations qui sont toxiques, retrouver nos priorités.
- Hormonothérapie : pour tout connaître sur les bienfaits de l’hormonothérapie, vous pouvez écouter le documentaire Loto-méno.
Comment aborder le deuil relié à la fin des menstruations?
Pour les personnes qui utilisent le cycle menstruel comme outil d’empowerment et qui sont en connexion profonde avec leur féminin sacré, la fin des règles peut être une étape difficile. Le fait de ne plus pouvoir faire d’enfants peut aussi être un grand deuil pour certaines. Dans un monde où la féminité est largement définie par les menstruations et la maternité, la ménopause c’est un peu comme arriver à un âge où tout est fini et notre pouvoir de femme s’est estompé. Mais détrompez-vous!
Le truc de Sarah: inscrire tous les deuils qu’on sent remonter en nous et faire brûler la feuille. Oui oui! Comme un symbole qui dit qu’on entend ces deuils, on les accueille et on les vit, mais on ne les laisse plus nous affecter au quotidien. Ensuite, la meilleure partie c’est de se faire un party d’écriture de tout le renouveau dans notre vie!
Malgré les symptômes disons… moins agréables, la ménopause peut aussi être une immense libération. C’est une opportunité de :
- S’intérioriser, entrer dans notre pouvoir personnel
- Redéfinir notre féminité en dehors de notre utérus et de nos hormones
- Dire non! N’hésitez pas à affirmer “moi je suis en ménopause, je n’ai pas le temps pour la bullshit!”
- Arrêter de s’excuser pour absolument tout
- Honorer notre sagesse et développer notre empathie
En vous souhaitant une périménopause et une ménopause épanouissantes!
Rediffusion
Vous souhaitez voir l’intégralité de notre événement en ligne (et gratuit!) Table Rouge, c'est par ici!
Quelques ressources :
- Documentaire de Véronique Cloutier sur la Ménopause, disponible sur Tou.TV : Loto-méno
- Retrouver Regina (l’artiste qui nous a chanté sa Period song lors de la Table Rouge!): Instagram, Tiss Cabaret
- En savoir plus sur Sarah : blog, Instagram, Facebook, Podcast
- Pour vous procurer le livre de Sarah "Maudites Hormones" : Renaud-bray