Article co-rédigé avec Andrea Bomo de Ann & Eli Apothecary.
À toutes les personnes vivant avec le SOPK au quotidien, on vous voit ❤️
*Le mot "femme" a été utilisé pour alléger le texte ; il désigne toute personne de phénotype XX, sans égard à son identité de genre.
C’est quoi le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)?
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un trouble endocrinien qui touche 1 femme sur 7 en âge de procréer. Il se caractérise par un dysfonctionnement de l’ovulation et une hyperandrogénie (surproduction d’hormones mâles) ainsi que par la présence de petits kystes sur les ovaires qui peuvent affecter la fonction ovarienne normale.
Les causes du syndrome des ovaires polymicrokystiques (SOPMK) ou SOPK
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une condition complexe et multifactorielle dont les causes exactes ne sont pas entièrement comprises. Plusieurs facteurs génétiques, hormonaux et métaboliques semblent jouer un rôle dans le développement du SOPK. Voici quelques-unes des influences possibles :
1. Facteurs Génétiques
Il existe des preuves d'une composante génétique dans le SOPK. Les femmes ayant des membres de la famille atteints de SOPK ont un risque accru de développer la condition.
2. Résistance à l'Insuline
La résistance à l'insuline, un état où les cellules ne répondent pas efficacement à l'insuline, est fréquemment associée au SOPK. Cela conduit à une production accrue d'insuline pour maintenir les niveaux de sucre dans le sang, ce qui peut stimuler la production d'androgènes par les ovaires.
3. Déséquilibre Hormonal
Une perturbation dans la régulation normale des hormones sexuelles, y compris l'hormone folliculostimulante (FSH) et l'hormone lutéinisante (LH), peut contribuer au SOPK. Les niveaux élevés d'androgènes sont également caractéristiques du SOPK.
4. Inflammation
L'inflammation chronique peut jouer un rôle dans le SOPK. Des études suggèrent que les femmes atteintes de SOPK peuvent avoir un état inflammatoire accru.
5. Style de Vie
Des facteurs tels que l'obésité et le manque d'activité physique sont associés au SOPK. L'obésité peut aggraver la résistance à l'insuline, contribuant ainsi au développement du SOPK.
6. Facteurs Environnementaux
Certains facteurs environnementaux et expositions in utero peuvent également être liés au développement du SOPK.
Il est important de noter que chaque personne atteinte de SOPK peut présenter une combinaison unique de facteurs contributifs. Les symptômes et la gravité de la condition peuvent varier considérablement d'une personne à l'autre. Le diagnostic et la gestion du SOPK nécessitent une approche personnalisée et peuvent impliquer des changements de mode de vie, des médicaments pour réguler les hormones et traiter les symptômes, et parfois des traitements de fertilité si la conception est difficile.
Hormones et SOPK : LH, FSH, androgènes et insuline
Une chose est sûre : que le débalancement hormonal soit à la source du SOPK ou une conséquence d’un ou plusieurs autres facteurs déclencheurs, le SOPK est une affaire d’hormones. Voyons plus en détails les impacts du déséquilibre de chaque hormone impliquée.
Hyperandrogénisme
Les femmes atteintes de SOPK produisent souvent des niveaux plus élevés d'androgènes que la normale. Cela peut entraîner des symptômes tels que la croissance excessive de poils (hirsutisme), l'acné et la perte de cheveux.
Résistance à l'insuline
Le SOPK est souvent associé à une résistance à l'insuline, produite par le pancréas, ce qui signifie que les cellules du corps ne réagissent pas de manière optimale à cette hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. Cette résistance à l'insuline peut conduire à une augmentation des niveaux d'insuline dans le sang.
Hyperinsulinémie
En réponse à la résistance à l'insuline, le pancréas produit plus d'insuline pour maintenir des niveaux normaux de sucre dans le sang. Une hyperinsulinémie peut contribuer à la production accrue d'androgènes par les ovaires, ce qui aggrave le déséquilibre hormonal.
Production accrue de FSH (hormone folliculostimulante)
L'hormone folliculostimulante (FSH) est une hormone produite par la glande pituitaire, une petite glande située à la base du cerveau. FSH fait partie des hormones gonadotropes, ce qui signifie qu'elle agit sur les organes reproducteurs, en l'occurrence les ovaires. Elle stimule la croissance folliculaire et la production d'œstrogènes.
Production accrue de LH (hormone lutéinisante)
la LH est également produite par la glande pituitaire et comme l'hormone folliculostimulante (FSH), l'LH est une hormone gonadotrope qui joue un rôle clé dans la régulation de la fonction reproductive (déclenchement de l’ovulation et formation du corps jaune, une matière résiduelle des follicules qui, après l’ovulation, servent à produire d’autres hormones comme la progestérone qui prépareront l’utérus à la possible implantation d’une ovule fécondée.
Les femmes atteintes de SOPK peuvent avoir des niveaux élevés de LH. Cela peut stimuler les ovaires à produire plus d'androgènes.
Symptômes du SOPK et complications possibles
Le syndrome des ovaires polykystiques entraîne un ensemble de symptômes : cycle irrégulier et anovulatoire, aménorrhée, hirsutisme, acné, troubles du sommeil, infertilité, surpoids, dépression, fatigue chronique, etc. Ceux-ci varient d’une personne à l’autre et il est possible d’être atteint·e de SOPK sans avoir tous les symptômes.
Le SOPK est également associé à un risque accru de développer certains problèmes de santé à long terme, tels que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et des difficultés à concevoir.
SOPK et cancer
Plusieurs personnes atteintes du SOPK se demandent si le syndrôme peut entraîner des risques accrus de contracter un cancer du système reproducteur. Le syndrome des ovaires polykystiques et le cancer sont deux conditions distinctes, mais certaines conditions, y compris le SOPK, peuvent influencer le risque de certains cancers et vice versa. Voici quelques points à considérer (ensuite c’est finie la grande théorie, on vous donne des trucs concrets, promis!) :
Cancer de l'Endomètre
Les femmes atteintes de SOPK peuvent présenter un risque légèrement accru de cancer de l'endomètre en raison d'un déséquilibre hormonal, en particulier une exposition accrue aux œstrogènes sans l'équilibre de la progestérone. Cependant, ce risque demeure relativement faible.
Insulino-Résistance et Cancer
Comme on l’a mentionné plus haut, le SOPK est souvent associé à la résistance à l'insuline, et des niveaux élevés d'insuline peuvent être associés à un risque accru de certains cancers, y compris le cancer du sein et le cancer colorectal.
Fertilité et Traitement
Certaines personnes atteintes de SOPK peuvent avoir des difficultés à concevoir et peuvent nécessiter des traitements de fertilité. Ces traitements peuvent être associés à un risque légèrement accru de certains cancers, bien que la relation entre la fertilité et le cancer soit complexe et dépende de nombreux facteurs.
Surveillance Médicale
Les personnes souffrant du SOPK peuvent être encouragées à surveiller leur santé de près et à prendre des mesures pour réduire les facteurs de risque modifiables, tels que le maintien d'un poids corporel sain et la gestion de l'insuline.
Il est crucial de souligner que le SOPK en lui-même n'est pas une condition cancéreuse, et la grande majorité des femmes atteintes de SOPK ne développent pas de cancer. Cependant, il est toujours recommandé d'avoir des discussions ouvertes et régulières avec ta/ton professionnel·le de la santé pour surveiller ta santé reproductive, discuter de tes préoccupations et élaborer un plan adapté à ta situation spécifique.
Si tu as des antécédents familiaux de cancer ou si tu as des inquiétudes spécifiques, ta/ton professionnel·le de la santé pourra te conseiller sur les stratégies de prévention, les dépistages appropriés et les mesures à prendre pour maintenir une bonne santé reproductive.
Prévention et bonnes habitudes de vie
Puisque les habitudes de vie jouent un rôle significatif dans le SOPK, tant dans son développement que dans sa gestion, voici certaines habitudes de vie pouvant influencer positivement ton bien-être :
1. Adopter une alimentation colorée, diversifiée et anti-inflammatoire
Diversifier les repas et privilégier les aliments anti-inflammatoires est important pour équilibrer la flore intestinale, réduire l’inflammation et réguler son cycle.
Exemples: légumes et fruits frais et de saison, omégas 3, grains entiers, légumineuses, réduire le sucre, les aliments transformés, les glucides raffinés, la viande rouge et les produits laitiers.
2. Manger des protéines
Manger des protéines à chaque repas (y compris le matin) aide à stabiliser la glycémie et
réduire la résistance à l’insuline qui concerne au moins 75% des femmes atteintes de SOPK et contribue aux troubles de l’ovulation et du cycle menstruel.
Privilégie la volaille, les œufs, le poisson, et les protéines végétales.
3. Soigner son hygiène de vie
Adopter les bons gestes au quotidien est important pour l’équilibre hormonal. Par exemple, dormir un minimum de 7 heures/nuit, s’accorder des moments de détente pour réduire le stress, boire suffisamment d’eau au quotidien, pratiquer une activité physique modérée et adaptée au SOPK, réduire les perturbateurs endocriniens et la consommation d’alcool, etc.
4. Consommer des plantes médicinales
Certaines plantes médicinales aident à réguler les hormones sexuelles et le cycle menstruel, et réduire les symptômes courants du SOPK. Elles peuvent être utilisées en cure et préparées en tisanes, infusions ou décoctions en fonction des plantes utilisées. Parmi tes alliées se trouvent la menthe, la racine de réglisse, les feuilles de framboisier, la racine de bardane, l’ortie, la cannelle, le thé vert et l’alchémille.
5. Prendre les compléments alimentaires adéquats
Les personnes atteintes de SOPK ont des carences plus élevées en vitamines et minéraux clés dont la vitamine D, vitamine B9 et B12, le zinc et le magnésium. Ces nutriments jouent un rôle clé dans le métabolisme, l’équilibre hormonal et la fertilité. Il est donc essentiel de consommer des aliments qui en contiennent et de prendre des compléments alimentaires lorsque nécessaire.
Myo-inositol et SOPK
Le myo-inositol est un type de supplément alimentaire qui a suscité de l'intérêt dans le contexte du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
Le myo-inositol est un isomère de l'inositol, une substance que l'on trouve dans plusieurs aliments. Il est souvent considéré comme une vitamine du complexe B, bien que le corps puisse le produire en petites quantités.
Voici comment le myo-inositol est lié au SOPK :
- Amélioration de la sensibilité à l'insuline : Certains travaux de recherche suggèrent que le myo-inositol pourrait aider à améliorer la sensibilité à l'insuline. La résistance à l'insuline est souvent associée au SOPK, et l'amélioration de cette sensibilité peut contribuer à réguler les niveaux d'insuline.
- Régulation des hormones : Des études préliminaires indiquent que le myo-inositol pourrait jouer un rôle dans la régulation des hormones impliquées dans le SOPK, telles que l'hormone folliculostimulante (FSH), l'hormone lutéinisante (LH) et les androgènes.
- Amélioration de la qualité de l'ovule : Il y a des suggestions selon lesquelles le myo-inositol pourrait contribuer à améliorer la qualité des ovules chez les femmes atteintes de SOPK, ce qui pourrait être bénéfique pour la fertilité.
- Réduction des symptômes : Certaines femmes atteintes de SOPK signalent une réduction des symptômes tels que l'acné et l'hirsutisme lorsqu'elles prennent du myo-inositol.
Il est essentiel de noter que bien que certaines études aient montré des résultats prometteurs, la recherche sur l'utilisation du myo-inositol dans le traitement du SOPK est encore en cours et certains résultats sont préliminaires.
De plus, il est important de consulter un·e professionnel·le de la santé avant de commencer tout supplément, car cela peut avoir des interactions avec d'autres médicaments ou conditions médicales.
Chaque personne est unique, et ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas fonctionner de la même manière pour une autre. Si tu envisages essayer le myo-inositol pour le SOPK, assure-toi d'en discuter avec ta/ton médecin pour obtenir des conseils personnalisés en fonction de ta situation de santé spécifique.
Finalement, le but n’est pas de tout faire parfaitement et d’adopter ces habitudes dès demain! Vas-y à ton rythme, sans te mettre de pression et en restant à l’écoute de ton corps.
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