Bienvenue dans notre spécial papa! Deux articles leur seront dédiés à 100% pour faire un survol des défis de la paternité en 2020, concernant les : menstrues et autres délicatesses.
Première partie : C’est quoi être un papa en 2020!
Ceux et celles qui ont lu mes articles précédents savent que, durant ma tendre adolescence, j’étais la majesté du malaise en ce qui concerne les menstruations.
Du haut de mon trône, je régnais au royaume de la gêne, si bien que je n’ai jamais trouvé le courage d’annoncer à ma mère mes premières… pertes rouges. Finalement, c’est ma sœur qui m’a stoolé à ma mère!
Vous pouvez imaginer la petite Sarah de 12 ans foudroyée par la honte et tentant d’expliquer à sa mère pourquoi elle n’avait pas osé lui dire… Heureusement, le règne de la terreur menstruelle s’est apaisé avec les années. Bref!
Parler de ces CHOSES-LÀ avec mon père n’était pas plus facile. Lui expliquer pourquoi je ne pouvais pas me baigner ou pourquoi j’étais particulièrement irritable certains jours était carrément impensable!
Bon! Ça, c’était il y a presque 20 ans. Mais qu’en est-il des papas nouveau genre?
Tranquillement le stéréotype du papa qui travaille et de la maman à la maison se dissout. Le noyau familial est devenu plus fluide: maman-papa-enfants-thermopompe-Minivan-golden Retriever a été remplacé par des familles reconstituées ou bi-paternelles, des pères monoparentaux, etc.
Comment se débrouillent les nouveaux papas en matière d’hygiène féminine, de puberté, de menstruations avec leurs futures petites femmes?
Pour vous, j’ai rencontré 6 pères issus de milieux familiaux et culturels différents. Je vous avertis, il y a du beau papa au mètre carré!
Mes 4 constats
1. Un premier contact avec les menstruations pas très… fluide.
Quand je leur ai demandé comment s’était déroulée leur première expérience avec les menstruations, j’ai été assez surprise des anecdotes aussi croustillantes que malaisantes que les papas m’ont partagées.
« J’avais 16-17 ans et j’étais chez une amie avec plusieurs personnes, gars et filles, raconte Michel. « À un moment donné, j’ai pointé un truc qui trainait et j’ai demandé avec curiosité devant tout le monde : c’est quoi ce bidule-là !? La fille a répondu : eh bien, c’est un tampon… »
Une première expérience comme celle-là n’aide pas un homme à être confortable!
François était pour sa part au secondaire quand il a vu sa première serviette menstruelle utilisée. « Elle traînait sur le lit d’une amie », explique-t-il.
« J’étais surpris et je me demandais ce que c’était… La couleur était brune, je pensais d’abord que c’était du caca parce que quand j’avais des bobos le sang était rouge...! Finalement, elle l’a caché rapidement. On n’en a jamais parlé! »
« Le sujet de la sexualité et des menstruations était très peu abordé à l’école », se souvient Xavier. « Dans nos cours de biologie, on nous présentait la découpe du corps humain, mais on ne parlait pas de la réalité des adolescents et adolescentes. »
Même chose pour Antonio, qui a vécu sa jeunesse au Mexique. « Chez nous, les menstruations étaient taboues, extrêmement taboues même. La preuve : quand on achetait des serviettes, elles étaient emballées dans du papier journal par la caissière! »
Pour Michel, ça s’est passé une nuit où sa sœur s’était réveillée parce qu’elle avait taché ses draps. « Je me souviens d’avoir eu peur, de m’être demandé ce qui se passait. J’étais inquiet pour elle, j’avais peur qu’elle soit malade ou blessée. Je comprenais à peine l’existence des règles et on ne m’a rien expliqué plus tard... »
Le manque de communication et d’éducation était flagrant à l’époque. Laisser les hommes dans le noir et le mystère a toujours contribué à perpétuer le tabou dans lequel baignent les menstruations depuis belle lurette.
Au lieu d’entretenir du Secret Menstruel pourquoi ne pas nager dans le partage?
2. Des discussions qui coulent à flot!
Le point commun le plus marquant de ces papas a été leur ouverture d’esprit et leur aptitude à discuter de tout ce qui concerne la sexualité, la puberté et les menstruations. L’absence absolue de tabou!
« Ces thèmes sont très discutés chez nous », explique Xavier. « Bien sûr, je ne cours pas dans la maison en criant des mots sexuels, mais quand j’ai surpris mon fils à se masturber, je lui en ai parlé et je l’ai félicité d’avoir découvert les grands bonheurs de la vie d’être un garçon. »
Échange, dialogue et complicité semblent avoir pris le pas sur l’autorité et les grands silences malaisants pour ces nouveaux papas. J’ai aussi senti beaucoup de douceur et de bienveillance envers leurs enfants.
3. Une Bat-maman et un Robin-papa
Le duo Batman et Robin illustre définitivement bien le rôle des parents en ce qui concerne enfants et menstrues! Les Bat-mamans ont généralement les deux mains sur le volant de la batmobile en abordant le sujet de front et en s’occupant des formalités. Pas étonnant! Comme elles le vivent tous les mois, elles en ont une plus grande compréhension.
Les Robin-papas prennent pour leur part davantage un rôle de passager ou de copilote! Ils se sentent moins outillés et trouvent parfois le sujet intimidant. C’est normal, comme on le constate, plusieurs n’ont jamais été instruits à ce propos!
Heureusement, les choses ont changé! Malgré leur rôle de soutien, les pères d’aujourd’hui sont présents, participent aux conversations sur le sujet, se montrent ouverts et certains achètent même des tampons ou des serviettes pour leur fille. Ensemble, les Bat-parents forment une équipe du tonnerre! Bam!
4. La recette des papas complètement réinventée!
Heureusement, plusieurs des papas interviewés n’ont pas reproduit le modèle qu’ils ont reçu. Ils ont su s’adapter et réinventer leur rôle.
Ils ont à cœur de s’impliquer dans la vie familiale et de développer un lien fort avec leurs enfants, un lien qui va au-delà de la relation plus traditionnelle de figure d’autorité.
Dans certains cas, on peut dire qu’ils ont su adapter leur sauce à leur situation familiale!
Le père de François ne voulait pas déplaire, il souhaitait plus que tout que ses enfants soient contents d’aller chez lui. Pour sa part, François a un tout autre objectif : « (…) Je veux éduquer mes filles pour qu’elles soient heureuses dans la vie! »
Jasper lui, nous confie qu’il ne fait pas régner un climat de peur et ne se met pas en colère comme son père. « Je préconise davantage la compréhension. », dit-il.
Même chose pour Michel qui mise sur le dialogue, la communication et la connivence. « Je me sens davantage comme un grand frère, plus ouvert, plus sensible, plus dans l’échange, moins dans l’autorité. »
Il entretient une relation d’égal à égal où la hiérarchie parentale est moins présente qu’à l’époque de son père.
Je trouve que les papas 2020 possèdent tous les ingrédients pour une recette gagnante quant à moi : une grosse pincée d’écoute, un bon gros brin d’empathie et une belle poignée de sensibilité!
Finalement
Quelle chance j’ai eu de rencontrer ces beaux papas présents, touchants, débordants d’amour et de douceur!
Je les remercie de m’avoir éclairée sur leur point de vue en se prêtant au jeu. Je suis certaine que leurs témoignages en inspireront plusieurs.
La petite Sarah de 12 ans en moi est heureuse de savoir que tout plein de papas ne laissent pas un fossé se creuser entre leur progéniture et eux-mêmes au moment de la puberté, mais qu'ils construisent un pont par le dialogue et l’ouverture. Waw!
Stay tuned! La partie 2 du spécial papa continuera sous peu! On se gâtera avec : le p’tit guide pratique du papa Rouge– Comment parler menstruations avec sa fille! Vous aurez droit à des conseils inédits, des jeux de mots insolites, des déclarations surprenantes et bien plus!
Un bon jour on se réveille papa et le lendemain, notre enfant est à 2 minutes de devenir une femme. Soyez prêt!