Encore trop peu comprise, l’endométriose est une pathologie qui touche 6 à 10% des femmes. Souvent vécue par des douleurs sévères au moment des règles, cette maladie peut être invalidante et avoir des conséquences sévères pour certaines femmes.
Pour mieux comprendre cette pathologie mal connue et souvent ignorée, voici quelques explications sur ses symptômes, ses implications et les traitements disponibles.
Endométriose : définition et compréhension actuelle
Tout d’abord, pour savoir ce qu’est l’endométriose, il faut comprendre ce qu’est le tissu endométrial.
L’endomètre est la muqueuse utérine qui se trouve le long de ses parois. Constituée entre chaque période de règles, celle-ci s'épaissit jusqu’au moment de l’ovulation. Si aucune fécondation ne s’est produite, sa partie supérieure se désagrège pour être évacuée, ce qui provoque les règles. À chaque nouveau cycle, l’endomètre se reconstitue.
L’endométriose est une pathologie caractérisée par la présence d’un tissu similaire à l'endomètre à l’extérieur de l’utérus. Il peut se retrouver sur d’autres zones ou organes du corps, généralement dans les organes internes de l’abdomen. Lié au cycle hormonal, le tissu s’adapte au cycle menstruel et atteint plus fréquemment les femmes autour de la trentaine.
Échappant souvent au diagnostic, de nombreuses femmes peuvent souffrir d’endométriose sans le savoir. Cela implique pour certaines de vivre des douleurs sévères, voire invalidantes, qu’elles pensent être normales, par manque de connaissance sur le sujet.
Quels sont les symptômes de l’endométriose?
Les femmes atteintes d’endométriose peuvent connaître des effets très variés. Certaines n’ont aucun symptôme, alors que d’autres peuvent en expérimenter tous les jours. De manière générale, on peut retrouver les symptômes suivants :
- Douleurs pendant les menstruations : progressives ou intenses pouvant s’apparenter à des dysménorrhées sévères, avec une intensité variable qui dans certains cas, peut empêcher les femmes de travailler ;
- Douleurs chroniques lors de rapports sexuels : aussi appelé dyspareunie, peut se manifester pendant différentes périodes du cycle, dans certaines positions ou de manière constantes pour certaines, allant jusqu’à empêcher les rapports ;
- Kystes ovariens ;
- Règles abondantes ou petites pertes sanguines en dehors des menstruations ;
- Troubles digestifs ;
- Brûlures urinaires ;
- Fatigue chronique ;
- Instabilité émotionnelle.
Certains de ces symptômes peuvent être invalidants et affecter autant le plan physique que psychologique, sur le moyen et long terme. Dans certains cas, l’endométriose peut également mener à l’infertilité. C’est pourquoi un diagnostic, une prise en charge médicale et un soutien émotionnel sont essentiels pour mieux accompagner celles qui en souffrent.
Comment peut-on détecter l’endométriose?
Un dépistage d’endométriose se fait au cours d’un examen gynécologique. On peut tout d’abord la détecter au cours d’une échographie pelvienne ou vaginale lorsqu’il y a des kystes d’endométriose.
Autrement, un diagnostic d’endométriose peut se faire par laparoscopie. Cet examen peut être éventuellement accompagné d’une IRM et échographie.
Le diagnostic de l’endométriose peut prendre jusqu’à 5 ans. Cela est entre autres dû à une grande méconnaissance de la maladie! Touchant directement à l’intimité des femmes, les nombreux tabous autour des menstruations et des différents symptômes peuvent dissuader certaines de consulter un professionnel de la santé.
Endométriose : traitement et approches thérapeutiques
Généralement, les cas d’endométriose tendent à baisser à partir de 45 ans et disparaissent au moment de la ménopause. Les symptômes peuvent également fortement baisser pendant la grossesse.
Encore mal comprise, il n’existe toujours pas de traitement pour soigner l’endométriose. Elles sont généralement accompagnées par des approches thérapeutiques adaptées à la situation.
Tout d’abord, il est important de soulager les douleurs liées à l’endométriose. L’utilisation d’antidouleurs peut aider les femmes qui vivent des crampes menstruelles importantes. Dans certains cas, les médecins peuvent prescrire un traitement hormonal pour en diminuer les symptômes. Certaines formes d’endométriose peuvent également nécessiter une intervention chirurgicale, selon sa localisation et son implication.
En parallèle, une prise en charge thérapeutique intégrative peut être bénéfique, comprenant :
- Psychologie ;
- Gestion de la douleur ;
- Ostéopathie ;
- Acupuncture ;
- Sophrologie ;
- Etc.
De plus, une pratique personnelle de sport, de méditation ou de yoga peut aider certaines femmes à mieux vivre avec l’endométriose.
De plus, de récentes observations suggèrent qu’une amélioration globale de la qualité de vie des femmes qui en souffrent semble également être une piste prometteuse!
Les meilleurs accompagnants : la parole, l’écoute et le soutien
Affectant près d’une femme sur dix, l’endométriose peut générer de nombreuses souffrances physiques et psychologiques lorsqu’elle n’est pas diagnostiquée, ou comprise par l’entourage. C’est pourquoi nous avons toutes et tous un rôle à jouer dans la sensibilisation autour de cette maladie!
En soutien avec nos sœurs, mères, filles et amies touchées, libérons la parole, et discutons menstruations, sang, douleur et endométriose!